Le Monde comme il va

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mardi, janvier 31 2012

Le mythe de la non-politisation du syndicalisme allemand

Chronique n°15 (février 2012)

Mes amis, l'heure est grave. Comme le Triple A s'est fait la malle, la potion magique aura un goût amer. Il nous faudra faire des efforts – je veux dire encore plus d'efforts, faire des sacrifices pour surmonter l'épreuve que nous impose ces temps tourmentés, et tourner résolument nos regards vers le Nirvana, autrement dit l'Allemagne, un des rares pays européens à tirer son épingle du jeu dans cette zone euro qui va à vau-l'eau.

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lundi, janvier 30 2012

Allemagne : les joies du "modèle allemand"

''Comme il semble de bon ton de saluer le "modèle allemand" (chômage faible, compétitivité élevée, dialogue social...), je vous propose de découvrir un texte que j'ai écrit en mars 2005 sur les fameuses lois Hartz réformant le marché de l'emploi outre-rhin.''

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lundi, janvier 2 2012

Question de "prévenance"

Chronique n°11 (janvier 2012)

Chers auditeurs, je vous souhaite une belle et bonne année 2012. Je vous la souhaite d'autant plus belle et bonne qu'elle a de grandes chances d'être toute pourrie. Certains ajouteraient même qu'il vaudrait mieux qu'elle soit belle et bonne puisque la fin du monde est prévue pour décembre prochain. Mais bon, il n'est pas donné à tout le monde de lire dans le marc de café maya...

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lundi, décembre 12 2011

L'amour est dans le prêt : le micro-crédit (7)

Chronique n°10 (décembre 2011)

Dominique de Villepin sera donc le 927e candidat à vouloir notre bonheur à l'occasion de la foire électorale du printemps prochain. C'est fou le nombre de gens prêts à se sacrifier pour nous et notre triple A ! Mais, comme le soulignent certains commentateurs, trouvera-t-il les moyens financiers de son ambition ? Car sans pognon, pas de campagne, pas d'affiches en couleur, pas de zénith loués, pas de show à l'américaine : rien, nada, que dalle ! Heureusement, il lui reste le micro-crédit.

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mardi, décembre 6 2011

L'amour est dans le prêt : "Non à l'Europe allemande !" (6)

Chronique n°9 (décembre 2011)

Du haut de l’Acropole aux remblas barcelonais en passant par la Citadelle de Belfort, un même cri se faire entendre : « Non à l’Europe allemande ! » Et déjà certains couillons griment Angela Merkel en néo-nazi, fustigent l’orgueil allemand et sa volonté de toute-puissance, oubliant qu’il n’est pas nécessaire d’être allemand et d’extrême-droite pour prôner l’orthodoxie monétaire ! Il suffit de diriger la Banque centrale européenne !

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mardi, novembre 22 2011

Chine : jusqu'à l'indigestion

Chronique n°7 (novembre 2011)

Le matin, il commence par boire un bon bol de lait à la mélamine avec deux petits pains blanchis au sulfure et une tranche de jambon issu de porcs nourris au clenbutérol, un anabolisant qui fait la joie de certains sportifs. Il coupe ensuite un œuf de cane dont le jaune est coloré au rouge soudan, qu’il mange avec deux morceaux de pain produit avec de la levure toxique.

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lundi, novembre 7 2011

L'amour est dans le prêt : la bourse est le pouls (4)

Chronique n°5 (novembre 2011)

Il fut un temps où sur le Vieux continent, à la City de Londres par exemple, on faisait de l'argent avec de l'argent mais avec élégance, en devisant chastement de l'avenir du monde libre à l'heure du Tea Time. Sur le marché des actions, le strict cloisonnement des fonctions limitait les conflits d'intérêts. Il y avait des sociétés de bourse, des maisons de courtage, des banques d'affaires, chacune faisant son travail, chacune restant à sa place.

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mercredi, novembre 2 2011

L'amour est dans le prêt : Dexia (3)

Chronique n'°4 (octobre 2011)

Cela aurait pu ressembler à un conte de fées, mais cela s’est terminé comme une fable de la Fontaine. C’est l’histoire de deux bonnes vieilles institutions, avec des noms qui veulent dire quelque chose, qui décident de s’unir un jour de 1996. Le Crédit communal de Belgique et le Crédit local de France en ont marre de n’être que d’humbles et obscures grenouilles croassant en vain dans le marigot financier. Non, elles rêvent d’autre chose, d’acquérir la stature imposante de ce bœuf qui règne sur le pré et dont le beuglement puissant fait trembler les alentours.

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mardi, octobre 18 2011

L'amour est dans le prêt : vivre à crédit (2)

Chronique n°3 (octobre 2011)

En 1992, l'honnête citoyen français s'est rendu dans l'isoloir pour dire si oui ou non il acceptait que la France ratifie le Traité de Maastricht. Et par une courte majorité, le oui l'a emporté. Ce fut donc la victoire du Marché libre, de l'Euro et de la Paix puisque, vous le savez tous, nous oeuvrons pour l'amitié entre les peuples en soutenant l'Europe libérale ; alors que les anti-Européens, eux, sont des grégaires nationalistes à front bas ou des communistes mal dégrossis, voire les deux.

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samedi, octobre 8 2011

L'amour est dans le prêt : vivre à crédit (1)

Chronique n°2 (octobre 2011)


L'économie, c'est pas mon truc. Je n'y comprends rien, ou pas grand chose. C'est plein de chiffres, de courbes, de bidules et de machins, d'actifs toxiques et d'effets de levier, de Hedge funds et de Mutual funds. C'est plein de bulles aussi, qui explosent à l'occasion, laissant le gueux tout déconfit, recroquevillé sur son bas-de-laine.

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lundi, octobre 3 2011

Salut à toi, Jean-Luc

Chronique n°1 (6 octobre 2011)

Le 30 septembre dernier au cimetière parc de Nantes, on a incinéré un homme. Il s’appelait Jean-Luc, il était docker, syndiqué à la CGT, comme il se doit. C’est rugueux un docker, c’est costaud, c’est dur au mal. Mais le cancer, il s’en fout.
Jean-Luc est mort. Il allait sur ses 56 ans. Depuis quatre ans il se battait comme tant d’autres contre cette foutue maladie qui débarque sans crier gare, vous ronge, vous mine la santé comme le moral. Mais il était fort Jean-Luc, solide, combatif. Même si le cancer, il s’en fout.

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mercredi, août 31 2011

Quelques réflexions sur le travail (première partie)

''En août dernier, on m'a demandé d'intervenir sur la question de l'évolution du travail dans le cadre d'une grande fête aussi rurale que populaire en Loire-Atlantique, initiée par des militants paysans investis dans la solidarité internationale avec le Nicaragua depuis plus de 20 ans. La "commande " étant ambitieuse et dépassant largement mes compétences, j'ai fait le choix d'aborder cette question en privilégiant quelques axes de réflexion : la maîtrise du temps et des savoir-faire, la disciplinarisation de la classe ouvrière et le rapport individu/classe. Je me suis efforcé d'être le plus clair et synthétique possible, et d'éviter tout jargon (l'important étant d'être compris d'un public très divers, et non d'étaler sa science et de flatter son ego).
Bonne lecture !''
PS : les "habitués" de ce blog constateront certainement que certains "chapitres" sont issus de textes que j'avais écrits pour Le Monde comme il va, textes accessibles sur ce blog. En vous y reportant, vous pourrez y glaner quelques références bibliographiques.


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mardi, août 30 2011

Quelques réflexions sur le travail (deuxième partie)

Le taylorisme contre la flânerie ouvrière
Une fois le travailleur fixé dans une entreprise et mutilé de ses savoir-faire, il faut obtenir de lui le rendement maximum. Taylor fut l’un des premiers à penser scientifiquement le travail industriel. Il est né en 1856 en Pennsylvanie dans une famille puritaine qui exalte le labeur, la discipline et l’effort. C’est un élève doué, un sportif de bon niveau et un bricoleur de génie. Ne pouvant intégrer la prestigieuse université de Harvard, il travaille en usine, suit des cours du soir et devient avant ses 30 ans ingénieur en chef. De sa première expérience professionnelle (Midvale Steel Compagny), il garde une haine farouche contre ce qu’il considère comme la déviation majeure des travailleurs : le goût de la flânerie, tout ce temps qui ne sert pas à la production, tout ce temps réapproprié par l’ouvrier pour se reposer, causer et faire autre chose que ce pour quoi il est faiblement payé. Or le temps, c’est de l’argent. En 1890, il est embauché par la Bethlehem Steel Compagny, une entreprise sidérurgique qui cherche à rationaliser sa production, c’est-à-dire à maximiser ses profits. Trois ans plus tard, Taylor décide de consacrer toute son énergie à développer ses théories sur l’organisation du travail industriel. Les livres s’enchaînent, tout comme les conférences à travers le monde. Le « système Taylor » est né. On peut le résumer en quelques mots : division du travail en tâches simples et répétitives, individuellement optimisées, et paiement des employés selon leur rendement. Les patrons l’encensent, les syndicats conspuent cette organisation scientifique du travail qui transforme l’ouvrier en robot dénué de raison et d’initiative. Ce à quoi Taylor répondait que les ouvriers n’étaient pas à l’usine pour penser puisque d’autres étaient payés pour ça.

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mardi, juin 7 2011

Sexisme ordinaire

Emission n°24 (juin 2011)

A l'heure où je vous délivre cette humble chronique, Dominique Strauss-Khan est toujours innocent du crime dont on l'accuse, et d'ailleurs il a plaidé non-coupable. En conséquence, je ne me permettrais aucun jugement sur cette affaire qui secoue notre pays depuis près d'un mois. Mais une chose est sûre : nous avons assisté au prépuce-cule d'un Dieu, puisque DSK était donné favori dans la course à l'échalote élyséenne.

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lundi, mai 16 2011

Cou-coach panier !

Chronique n°22 (mai 2011)

En ces temps fort néolibéraux, nous sommes priés de considérer nos bras, nos jambes, notre corps, nos savoir-faire et notre intellect comme un capital à faire fructifier sur le marché de l'exploitation salariale. Il nous faut être réactif, compétitif, conquérant, polyvalent et souple de l'échine, car la courbe ascendante de son salaire a souvent un lien avec la courbe descendante exigée par le salut servile. Il nous faut consolider nos compétences, en acquérir de nouvelles, réaliser pleinement le potentiel qui est en nous, et oeuvrer évidemment à ce que nos performances ne passent pas inaperçues auprès de nos supérieurs et de nos inférieurs (oups, pardon ! Je voulais dire collaborateurs). Car il est un peu stupide de donner la pa-patte si l'on a pas l'espoir d'en retirer en retour un modeste su-sucre.

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jeudi, mars 10 2011

Forced ranking : la solution !

Chronique n°16 (mars 2011)

Nicolas Sarkozy aime les fonctionnaires. Cessez de rire, je vous prie, l'affaire est sérieuse. En mars 2010, à l'occasion d'une table ronde, il a déclaré : « On ne respecte pas assez votre compétence, on ignore les difficultés qui sont les vôtres. Soyez fiers d'être fonctionnaires. » Les mauvaises langues rappelleront que cette table ronde s'est déroulée dans l'Aisne, plus précisément à Laon, ville qui ne se dit pas comme elle s'écrit, et qu'il faut y voir certainement un message subliminal. Car, voyez-vous, le fonctionnaire est aussi lent que la bureaucratie est lourde, et les deux suscitent la haine et le ressentiment. D'autres mauvaises langues disserteront sur ce « on » indéfini : s'agit-il d'un exemplaire du vulgus pecum accoudé au zinc et dissertant sur le devenir du monde, d'un monde divisé en fainéants/profiteurs/étrangers d'un côté et travailleurs honnêtes et français de l'autre ? Mais si « on » est un con, comme le rappelle le bon sens populaire, Nicolas Sarkozy parlait-il tout simplement de lui ?

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mardi, novembre 23 2010

La classe ouvrière va au paradis

Chronique n°5 (novembre 2010)

Il s'appelle Lulu, il a une trentaine d'années. C'est un ouvrier modèle, du genre stakhanoviste. Il travaille, Lulu, et il met sa fierté dans la productivité. Les cadences ? Elles ne lui font pas peur. Il se fait même un devoir de prouver au chronométreur que lui, Lulu, peut faire mieux, peut aller plus vite que ce que les ingénieurs ont imaginé.
Lulu est le héros d'un chef d'oeuvre du cinéma italien. Lulu, c'est Gian Maria Volonté. Le film ? « La classe ouvrière va au paradis » d'Elio Petri, sorti en 1971, et palme d’or du festival de Cannes l’année suivante. Un film politique qui avait disparu des écrans depuis bien longtemps et que vous pourrez de nouveau voir grâce au Cinématographe à Nantes, à partir du 2 décembre.

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mercredi, octobre 27 2010

Thibault, Chérèque et Canossa

Chronique n°2 (28 octobre 2010)

Ah le beau spectacle !
Nous étions le lundi 25 octobre, sur France2. Il y avait là Christian Estrosi, l’ancien sportif de haut niveau, le motocycliste émérite qui pédale désormais pour François Fillon au titre de ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. A côté de lui, Laurence Parisot, la Dame patronesse du MEDEF. Leur faisant face, les Laurel et Hardy de la lutte des classes, les Bouvard et Pécuchet de la critique sociale : François Chérèque et Bernard Thibault. Et pour célébrer comme il se doit la cérémonie : Yves Calvi, l’ineffable Yves Calvi.

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samedi, octobre 9 2010

Bernard Thibault et la "grève générale"

Chronique n°1 (octobre 2010)
Le Monde comme il va, 12e année, 1e chronique, auditeurs/auditrices de la France d’en bas, de Sarkoland et d’Alternantes FM, bonsoir.
Nacer et moi-même sommes heureux de vous retrouver enfin sur cette antenne pour une nouvelle saison de chroniques anticapitalistes. Une nouvelle saison placée sous le signe de la fainéantise, puisque cette année, La Monde comme il va se réduira à une chronique hebdomadaire consacrée à l'actualité politique et sociale, nationale ou internationale, ou à la présentation d'un ouvrage qui m'a semblé digne d'intérêt. J'abuse ? Peut-être, mais rappelez-vous qu'il faudra que je tienne jusqu'à au moins 65 ans pour toucher une retraite de misère, donc autant économiser ses forces...

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mercredi, mai 5 2010

Présentation de la revue Z

Emission n°28 (mai 2010)

Un camping-car, qui surgit hors de la nuit, roule vers l'aventure en cahotant. Son nom, il le signe à la pointe de l'épée d'un Z qui veut dire... Z. Pardonnez-moi cette introduction en forme d'énigmatique boutade, mais elle me semble somme toute adaptée à la situation.
Le camping-car existe. Il s'appelle Gigi. Il est vieux, usé, souffreteux mais roule encore... à son rythme. Sa mission : sillonner l'hexagone avec à son bord les membres des ami-e-s de Clark Kent. Et pour sauver le monde tel Superman, ces amis-là ont créé une revue : Z. La boucle est ainsi bouclée.
Z est donc une nouvelle revue. Encore une !, soupireront les blasés. Oui, encore une, mais celle-ci vaut franchement notre attention, car elle tranche avec la « production » classique des revues militantes par sa qualité rédactionnelle et son souci esthétique.

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