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Mais voilà, personne ne connaissait Thomas Thévenoud. Honnêtement, vous aviez entendu parler de ce Dijonnais, père de « deux jumelles » comme le dit si bien wikipedia (à moins que ce ne soit de trois triplés ? Sait-on jamais!) ? Vous aviez retenu qu'il était secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l'étranger ? Saviez-vous qu'il était diplômé de l'IEP de Paris, l'Institut d'études politiques, ce que certains appellent la « boîte à conformisme » ?

Non, à part les habitants de Saône-et-Loire, territoire dont il tire son mandat de député, personne ne connaissait Thomas Thévenoud. D'ailleurs cela aurait du nous mettre la puce à l'oreille. De la même façon que le choix de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre était de nature à nous inquiéter. A la façon d'un Sarkozy choisissant Fillon, François Hollande s'est choisi un premier ministre d'une personnalité aussi tonitruante et charismatique qu'une endive sans jambon. C'est bien la preuve que les personnalités d'exception se font rares pour incarner l’État. Où sont passés les De Gaulle, les Mitterrand, les Mendès-France ? Z'ont disparu ! On pouvait leur reprocher à juste titre plein de choses, mais au moins, on les pensait cultivés. Avec Sarkozy, c'est sûr, la culture en a pris un coup. Avec Hollande, elle n'existe que par alliance…

Bref, il m'a semblé utile en ce mois de septembre 2014 d'aiguillonner Manuel Valls. Non dans le choix des bolcheviks devant l'entourer car il est évident que je lui fais confiance pour trouver des hommes de gauche pensant comme des gens de droite au sein du Parti socialiste ; nous savons depuis Tony Blair que tout est compatible. Non, il m'a semblé utile de l'aider à repartir à la reconquête des âmes meurtries qui considèrent sottement que les hommes politiques sont tous pourris. C'est faux : ils ne le sont pas toujours et pas tout le temps ! Et quoi de plus beau et lyrique que ce texte publié sur une affiche produite en l'an de grâce 1871 par le Comité central de la Commune. A n'en pas douter, je suis persuadé que Manuel Valls et toi-même, cher auditeur-électeur, vous ne pourrez être que touchés par la volonté farouche de nos communards de faire que les représentants du peuple soient à la hauteur de ceux qui les élurent : « Citoyens, Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel. Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considéreront jamais comme vos maîtres. »