Le Monde comme il va

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lundi, novembre 9 2015

La pari sanglant d'Erdogan

Nouvelle donne, vieilles rengaines (émission n°3, novembre 2015)

Recep Tayyip Erdogan a réussi son pari. Avec 49 % des suffrages exprimés et plus de 310 députés sur 550, Il est parvenu à faire de son parti, l’AKP, la force hégémonique de la scène politique turque, une force telle qu’elle peut se passer d’alliance pour gouverner.

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lundi, octobre 12 2015

Erdogan : la stratégie du pire

Nouvelle donne, vieilles rengaines n°1 (12 octobre 2015)

Que recherche Recep Tayyip Erdogan, le président turc ? Telle est la question qui se pose depuis qu'il a engagé l'armée dans une guerre brutale contre le mouvement kurde.
Depuis 2003 et la conquête du pouvoir par son parti, l'AKP, le Parti de la justice et du développement, Erdogan a su conjuguer « modernité » et « tradition », et faire rimer développement capitaliste effréné et conservatisme religieux et sociétal. Il a incarné un temps un islamisme modéré dans lequel une grande partie de l'électorat turc s'est reconnu, notamment en province. Il fut même réélu brillamment en 2007, 2011 et enfin 2014, où il est devenu le premier président de la République de Turquie élu dès le premier tour de scrutin au suffrage universel direct. Malheureusement, cette victoire attendue ne fut pas complète puisque l'AKP n'a pas obtenu la majorité absolue. Or, autant que sa réélection, c'est la majorité absolue que recherchait Erdogan, car celle-ci lui était nécessaire pour faire passer son projet de réforme constitutionnelle faisant de la Turquie un régime présidentiel. Il faut dire que les années passant, Erdogan s'est transformé en une sorte d'« hyperprésident », en autocrate, multipliant les projets pharaonesques (ponts, buildings, palais...) censés incarner le retour au premier plan d'une Turquie moderne, fastueuse et islamo-compatible, une Turquie qui soit à la hauteur de ce que fut jadis l'Empire ottoman. Les islamistes, modérés ou radicaux, ont beau se référer à l'Ouma, à la communauté des croyants, ils n'en demeurent pas moins prisonniers des cadres nationaux dans lesquels ils s'expriment. A ce jeu-là, Erdogan n'est pas moins nationaliste qu'un kémaliste, et sa volonté de refaire de la Turquie une puissance régionale en témoigne.

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