Emission n°6 (novembre 2009)
En janvier 1886, du côté de Decazeville, un homme est mort. Son nom : Jules Watrin. Jules Watrin était un honnête homme qui avait le souci du bien commun. En d'autres termes, dans cette France de la Troisième République, Jules Watrin, ingénieur de son état et sous-directeur des mines de Poleyrets, avait décidé de garantir le taux de profit des actionnaires en plongeant un peu plus dans la misère les mineurs aveyronnais. Le système était parfait : on leur impose une baisse de salaire de 30% à 50% d'un côté ; on les assomme d'amendes de l'autre ; et, cerise sur le pain noir, on les oblige à se fournir en pain et viande auprès de l'économat de l'entreprise ce qui, il va sans dire, est une façon commode de reprendre d'une main ce que l'on a donné de l'autre. Watrin obéissait aux ordres avec le zèle et l'arrogance d'un galonné qui sait où est son intérêt.