J'ai fait partie de celles et ceux qui luttèrent dans les années 1990 contre le projet de centrale nucléaire du Carnet sur une base claire : "Non au nucléaire, ici ou ailleurs". Notre refus du nucléaire s'inscrivait dans un combat global contre le capitalisme techno-bureaucratique, système d'exploitation et d'aliénation, et pas seulement contre un mode de production d'énergie dangereux. Autant vous l'avouer : je conchie le capitalisme vert, écolo-friendly, avec son développement durable, son agriculture raisonnée et ses rayons bio en grandes surfaces.
Je ne fais pas partie malheureusement de celles et ceux qui se battent avec énergie contre le projet d'aéroport mais je les soutiens. Lutter contre l'aéroport ne se résume pas à lutter contre un projet à mes yeux inutile et coûteux. Lutter contre l'aéroport signifie également lutter contre la touristification du monde et ses conséquences concrètes sur le territoire nantais : développement du précariat (le tourisme ne peut être que saisonnier sous nos latitudes), instrumentalisation de la culture (comme génératrice de croissance économique), gentrification du centre-ville...
L'Aéroport se fera-t-il ? Je n'en sais rien. Je pense que la crise économique, bien plus que la mobilisation, est l'obstacle majeur qui empêche sa réalisation. Nous sommes peut-être en train de revivre le scénario du Carnet. Le projet n'est pas abandonné mais "ajourné". Laisser les squatteurs occuper les terres et développer des modes de vie rupturistes serait symboliquement admettre une défaite politique. Virer les squatteurs leur permet de sauver la face ce qui, en politique, est tout sauf négligeable.
Désolé pour ce blabla rapide et peu construit (mais je suis aussi fatigué qu'énervé !) qui n'avait qu'un but : vous inviter à visionner cette vidéo sur les expulsions en cours sur Notre-Dame-des-Landes.