En 1963, Richard Eggers (ce salaud, cette ordure, cette vermine...) a utilisé une fausse pièce en carton dans une laverie automatique. Oui, vous avez bien lu. Cet homme sans morale a volé une laverie automatique pour laver son foutu linge et, je vous en fiche mon billet, cela ne devait pas être la première fois qu'il grugait de 10 cents un honnête entrepreneur. Condamné pour ce méfait odieux, Richard Eggers a vécu depuis dans la dissimulation la plus complète. Aucun de ses collègues ne savait qu'il côtoyait chaque jour un homme, que dis-je, un repris de justice, en qui on ne pouvait aucunement avoir confiance. Heureusement, la crise est passée par là...

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Il existe désormais des lois fédérales dont le but est d'assainir le système financier, ce qui passe par le passage au crible du passé des milliers d'employés des banques et autres instituts de crédit. Les sociétés bancaires se sont attelé à la tâche, et déjà, des milliers de délinquants, dissimulés sous l'austère costume de l'employé de banque modèle, ont été démasqués et licenciés. Leur crime ? Avoir un casier judiciaire non vierge. Certes, les mauvais esprits rappelleront que ces lois fédérales ont pour but d'éviter que des escrocs ne profitent de leur position socio-professionnelle pour s'enrichir sur le dos de l'honnête travailleur américain qui lui confie son argent. Mais d'un point de vue moral, y a-t-il une si grande différence entre l'utilisation dans un lavomatic d'une pièce en carton et le détournement de fonds ? Non, c'est de l'escroquerie !
Bref, Richard Eggers (ce salaud, cette ordure, cette vermine...) a été licencié par la Wells Fargo pour un crime vieux de 50 ans. Et aux éternels laxistes qui pensent qu'une faute payée doit être pardonnée d'autant plus si elles remontent aux calendes, Wells Fargo a répondu : "Nous sommes tenus de protéger nos clients de toute personne responsable d'un acte de malhonnêteté ou d'abus de confiance, quel que soit l'incident concerné." Amen !
Vous pouvez trouver la sentence disproportionnée, j'en conviens. Mais rappelez-vous : nous sommes tous égaux devant la loi, la morale et Dieu ; et croyez-moi, dans les conseils d'administration des grandes banques, certains cadres dirigeants doivent désormais serrer les fesses de peur que leurs supérieurs ne découvrent que jadis, peut-être...

"Les lois sont des toiles d’araignées à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites." (Honoré de Balzac)

Information tirée de Courrier international (n°1140, 6/09/2012)