Le Monde comme il va - Tag - AlgérieLe Monde comme il va, magazine anticapitaliste et libertaire, était une émission de radio hebdomadaire diffusée tous les jeudis à partir de 19h10 sur Alternantes FM, entre janvier 1999 et juin 2011. L'émission hebdomadaire a été remplacée par une chronique hebdomadaire diffusée chaque vendredi matin à 7h55 dans le cadre des Matinales d'Alternantes FM, toujours !2024-03-24T21:48:22+01:00Patsyurn:md5:18ad09a0b93313ed3ffae6b27434a016DotclearLe Camp des oliviers – Parcours d'un communiste algérienurn:md5:f9e066d524f8ada86fa89a25995e00072014-12-15T12:11:00+00:00PatsyNotes de lectureAlgérie<p>William Sportisse<br />
<em>Le Camp des oliviers – Parcours d'un communiste algérien (entretiens avec Pierre-Jean Le Foll-Luciani)</em><br />
PUR, 2012.<br />
<br />Qui connaît William Sportisse ? Peu de monde, assurément, a entendu parler de ce Constantinois d'origine, aujourd'hui nonagénaire, léniniste convaincu, à l'âme toujours militante et dont rien n'a pu altérer les convictions<strong>1</strong>.
En répondant aux questions de l'historien Pierre-Jean le Foll-Luciani, William Sportisse nous plonge dans l'Algérie coloniale de son enfance, celle de la coexistence forcée de plusieurs mondes : celui des humiliés, abonnés à la misère et au mépris ; celui des « blancs », grands et petits, suffisants, arrogants, condescendants ; celui de l'entre-deux où, ici et là, des amitiés se nouent, des solidarités se créent, au travail comme dans certains quartiers où parfois la mixité sociale et religieuse et les « relations de bon voisinage » se jouent de la logique coloniale, même si rien n'était en mesure de faire oublier la situation coloniale et le racisme institutionnalisé.</p> <p><img src="http://patsy.blog.free.fr/public/Sportisse.jpg" alt="Sportisse.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Sportisse.jpg, déc. 2014" /><br />
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William Sportisse nous plonge également dans le quotidien de la communauté juive d'avant la Seconde Guerre mondiale. Une communauté qui ne sait vers qui se tourner. Vers la France républicaine qui l'a faite citoyenne ou vers le mouvement nationaliste algérien balbutiant ? Et de qui a-t-elle le plus à craindre : de l'antisémitisme des colons qui pour beaucoup verseront dans le fascisme et le pétainisme ou de celui des élites musulmanes stigmatisant le Juif usurier responsable du malheur du fellah ?<br /></p>
<p>William Sportisse a 11 ans lorsqu'éclate en 1934 une émeute populaire au parfum de pogrom, provoquée tout autant par la misère que par la propagande des colons d'extrême droite et des nationalistes musulmans. William Sportisse suit cela de près car son frère, Lucien, de 18 ans son aîné, est alors un militant de premier plan du communisme algérien. Un frère qui se bat becs et ongles contre le fascisme, le système colonial, mais pas pour l'Indépendance : son rêve n'est-il pas de voir émerger « une Algérie libre unie à une France libre » ? Un frère qui sera révoqué de l'éducation nationale, emprisonné, obligé de s'exiler en France et finira sous les balles allemandes ou celles de la Milice.<br />
<br /><img src="http://patsy.blog.free.fr/public/.sportisse--2-_s.jpg" alt="sportisse--2-.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="sportisse--2-.jpg, déc. 2014" /><br /></p>
<p>Dès l'adolescence, William Sportisse se glisse dans les pas de ce frère, en intégrant un Parti communiste algérien condamné à la clandestinité (c'est là qu'il va y apprendre les règles de sécurité indispensables à sa survie et à celle de l'organisation, des règles qui lui resserviront au moment de la guerre d'Indépendance), avant de se retrouver en 1943 chez les Zouaves, dans une Algérie arrachée des mains vichystes.<br /></p>
<p>Le PCA, officiellement indépendant du PCF depuis 1936, essaie de trouver sa place dans l'Algérie coloniale de l'après-guerre. La révolte de Sétif (mai 1945) et la répression féroce qu'elle provoque rendent encore plus difficile la popularisation d'un projet politique émancipateur et non nationaliste. Car la haine est là, bien présente, et le communisme et ses promesses de félicité peinent à conquérir les coeurs, d'autant plus que le PCA défend le projet d'Union française alors que les nationalistes algériens ne parlent que d'indépendance et voient d'un mauvais œil ces pro-soviétiques, ces laïcs qui cherchent à s'implanter dans les entreprises comme dans les campagnes.
Cette méfiance se manifeste de façon très brutale durant la guerre d'indépendance puisque de nombreux membres du PCA ayant rejoint les maquis de l'ALN seront liquidés physiquement par les nationalistes algériens. Elle se manifeste encore sous Ben Bella, le PCA étant plus toléré qu'autorisé par le nouveau pouvoir. Le coup de gourdin intervient en 1965 quand Boumedienne prend le pouvoir, proclame la « révolution socialiste » et fait liquider, torturer et emprisonner nombre d'opposants algériens. William Sportisse subira dans sa chair ces années de violences, d'incarcération et de relégation, sans que cela ne l'amène à remettre en question ses convictions les plus fortes et l'attachement qu'il porte à cette terre qui l'a vu naître. Seul le climat d'extrême violence des années 1990 le poussera à quitter « son » Algérie pour s'installer en France.<br /></p>
<p>On ne peut être qu'impressionné par le parcours hors-du-commun de cet homme, de ce communiste intransigeant, orthodoxe, discipliné, de ce juif antisioniste rompu à la clandestinité et toujours soucieux d'être au plus près des masses populaires algériennes. Car le vieil homme continue « à y croire » et à rêver, malgré les défaites et les avanies, à une Algérie émancipée et progressiste.<br />
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<strong>Note :</strong><br />
<strong>1.</strong> j'en veux pour preuve cet interview édifiant donné par William Sportisse à <a href="http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/article-entretien-avec-william-sportisse-figure-historique-du-mouvement-communiste-algerien-etre-commun-122908396.html">Solidarité internationale PCF</a>.</p>Louzon, une parole anticolonialeurn:md5:f3a2041f2e57bc3b82ba33ba90ca05192014-06-09T10:02:00+01:00PatsyNotes de lectureAlgérie<p><strong>Robert Louzon</strong><br />
<em>Cent ans de capitalisme en Algérie 1830-1930 : histoire de la conquête coloniale</em><br />
Acratie, 2014<br />
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Il y a des rentiers plus sympathiques que d'autres. C'est le cas de Robert Louzon (1882-1976), rejeton de la bourgeoisie parisienne, étudiant brillant, juriste et ingénieur qui, orphelin, décide de vivre de ses rentes et de consacrer son temps et son énergie à la défense du prolétariat, par la plume et l'engagement. Et de l'énergie, ce syndicaliste révolutionnaire de conviction, passé fugitivement par le Parti communiste (il rompt en 1924), comme tant d'autres, il en a !</p> <p>Les éditions Acratie ont eu la judicieuse idée d'exhumer deux longues études de Louzon publiées en 1930 dans les colonnes de l'une des plus importantes revues ouvrières et révolutionnaires françaises : <em>La Révolution prolétarienne</em>. Ces deux études concernent l'Algérie dont on fêtait alors le centenaire de la soumission.<br />
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<img src="http://patsy.blog.free.fr/public/Louzo.jpg" alt="Louzo.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Louzo.jpg, juin 2014" /><br /></p>
<p>Louzon connaît bien le Maghreb car il y travaillât une décennie (1913-1922) et s'en fît expulser pour ses propos critiques sur la politique coloniale et les colons.<br />
Tout d'abord, Louzon revient sur la célèbre légende, celle qui explique la colonisation de l'Algérie alors sous contrôle ottoman par le coup d'éventail donné par le dey d'Alger au consul de France, un jour de 1827. La France outragée ne pouvait que réagir : elle le fait trois ans plus tard en envahissant Alger. On en oublierait presque que le geste d'énervement du régent d'Alger avait pour cause le refus de la France d'honorer ses dettes financières !<br /></p>
<p>« Il restait à conquérir l'Algérie. Cela allait demander quarante ans. » Une guerre ? Disons plutôt une « expédition coloniale » et son cortège d'horreurs. Là, Louzon laisse la parole aux brutes galonnées si heureuses de rapporter leurs faits d'armes. On brûle, on pille, on tue, on ampute, on viole, on met tout un pays à feu et a sang, on enfume celles et ceux qui pour échapper aux massacres se réfugient dans des grottes (lire à se sujet Olivier Le Cour Grandmaison, <em>Coloniser exterminer – Sur la guerre et l’État colonial</em>, Fayard, 2005). Louzon oppose à la brutalité de l'armée coloniale le code moral guerrier des Kabyles qui furent les derniers à résister.<br /></p>
<p>« La bourgeoisie tue, écrit Louzon sarcastique, mais il faut lui rendre cette justice qu'elle ne tue pas pour le plaisir : elle tue pour que ça lui rapporte. » Au militaire succède le juriste chargé d'exproprier les fellahs et de faire de l'Algérie une terre à l'agriculture florissante. On expulse légalement le malheureux évidemment dépourvu de titre de propriété, on y installe à sa place un colon (un surnuméraire mais aussi, parfois, un républicain dont le Second Empire ne veut plus) qui désespère bien vite de pouvoir faire fortune avec une terre aussi ingrate. Car tout le monde n'a pas la chance d'exploiter les plaines fertiles du nord. Ailleurs, la pluie manque trop souvent pour que la culture céréalière soit rentable. Il ne reste plus qu'à en faire une terre de vignes…<br /></p>
<p>La dernière partie de son étude concerne la mentalité des colons et des colonisés. Un siècle a passé et pour Louzon, les « pieds noirs » (il n'emploie pas le terme) forment déjà un peuple (« L'Algérien de pur sang français se sent infiniment plus près de l'Algérien d'origine espagnole ou italienne que du Français de France »), voire même « une race » qui aime à se « comparer aux Américains » et à leur volontarisme de pionniers. Un peuple qui ne rêve pas d'indépendance mais se satisfait d'une très large autonomie financière : « On peut voter au Palais Bourbon ce qu'on voudra : à Alger, on ne l'appliquera pas »…<br /></p>
<p>L'indigène, quant à lui, ne désire pas plus l'indépendance puisque celle-ci le ferait passer encore plus sous le joug de ces colons à propos desquels Louzon écrit : « Aucun gouvernement français n'est et ne sera capable d'imposer sa volonté à l'Algérie en matière indigène ». <br />
Kabyle ou Arabe, habitant des plateaux ou des plaines, cultivateur ou éleveur, l'indigène est un enfant de la misère et de la frugalité dont le mode de vie et les aspirations ont peu bougé. En revanche, les nombreux Kabyles formant le prolétariat indigène tendent à secouer le joug du fatalisme. Ils ont compris l'importance de l'instruction et savent à quoi s'en tenir quant à leur statut au sein de la République. Louzon plaide pour que ce prolétaire-là « modernisé » noue une alliance avec le fellah « traditionnaliste », condition indispensable pour l'émancipation de tous. Emancipation politique et sociale progressiste à moins qu'elle ne se glisse sous les plis du wahabisme prosélyte. Mais pour Louzon, l'indépendance de l'Algérie n'est qu'une question de temps : les indigènes « n'attendront pas encore deux siècles (...). La politique bornée de l'Européen algérien en est le sûr garant. »</p>Tunisie, Algérie : qu'ils s'en aillent tous !urn:md5:3112ba44e0a3c131e7c35f2503bde1262011-01-14T21:51:00+00:00PatsyActualité internationaleAlgérieTunisie<p><strong>Chronique n°11 (janvier 2011)</strong><br />
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Qu'est-ce que l'indécence ? C'est par exemple bâtir sa fortune en spéculant, tout en finançant parallèlement des projets humanitaires. C'est chanter contre la misère devant le bon peuple puis aller passer la nuit dans un hôtel de luxe pour se remettre de ses efforts. C'est manger bio, recycler ses déchets et rouler en quatre-quatre. C'est aussi verser des larmes de crocodile sur la misère du peuple tunisien après avoir passé des années à veiller à ne pas gêner aux entournures le président Ben Ali.</p> <p>Jean-Marc Ayrault, notre bon maire de Nantes et accessoirement ponte socialiste (à moins que depuis quelques années, ce ne soit devenu l'inverse), notre bon maire donc a exprimé toute son indignation devant les molles réactions du gouvernement français suite à la répression qui s'est abattue sur les Tunisiens en colère. Il y a des indignations qui ne coûtent pas cher, et quand on entre en politique, il est bon de le savoir et d'en maîtriser l'usage.<br /></p>
<p>A la fin de l'année 2008, je vous délivrais une chronique intitulée « Tout le monde aime la Tunisie ». J'écrivais alors : « La nature autoritaire du régime tunisien est pourtant de notoriété publique. Pas facile d’échapper dans les rues ou sur l’écran aux portraits de Ben Ali. Certains rappelleront avec raison que le culte de la personnalité ne date pas de son accession au pouvoir, qu'il a trouvé sa pleine expression sous Habib Bourguiba, le « combattant suprême ». Ben Ali n’a fait que se glisser dans ces draps<strong>1</strong>. Mais Bourguiba faisait reposer son omnipotence sur quelques décennies de combats contre le colonialisme et pour l’Indépendance. Ben Ali n’est qu’un apparatchik, un militaire, un parvenu qui s’est forgé des réseaux puissants dans l’ombre et a poussé à la retraite le vieux lutteur dont le gâtisme menaçait la stabilité du pays. Une fois au pouvoir, l’ancien chef de la sûreté n’a pas relâché la surveillance : la police est partout, les informateurs pullulent, les réseaux du parti demeurent omniprésents et incontournables. Par autoritarisme, il ne faut pas entendre seulement répression, tortures, violations des droits de l’homme, mais tous les dispositifs mis en place qui font de la servitude volontaire la seule attitude « raisonnable » offerte par le régime au peuple tunisien. » <br />
Tout cela était connu de tout le monde, notamment des politiques de gauche et de droite, mais au nom de la Realpolitik, on se taisait ; pire même, on se félicitait à l'occasion de la volonté du Président Ben Ali de préparer le pays à la « démocratie bourgeoise ». Ce bon président n'a-t-il pas modifié récemment la loi électorale afin d'assurer à l'opposition 25% des sièges à l'assemblée nationale et dans les conseils municipaux ? <br />
Pourquoi tant de mansuétude ? Parce que Ben Ali protége le pays de la contagion islamiste. Ca sert à ça l'islamisme. Ca sert à justifier que des pouvoirs corrompus et violents le demeurent. En d'autres termes, entre deux maux, il convient de choisir le moindre, même si c'est ce moindre, construit sur la violence et l'injustice, qui produit inlassablement le pire. <br />
Il y avait aussi les droits des femmes, puisque le droit de la famille tunisien est l'un des plus avancés du monde arabe<strong>2</strong>. Il sert à ça le féminisme de nos élites, à nous faire oublier qu'ils ne sont jamais encore parvenus à faire respecter l'égalité salariale entre hommes et femmes sous nos latitudes.<br /></p>
<p>Comment expliquer l'explosion sociale qui secoue actuellement Tunisie et Algérie ? Il y a évidemment l'élément déclencheur : la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité qui rend la survie quotidienne encore plus problématique qu'elle ne l'était. Mais il y a évidemment bien d'autres facteurs qu'il convient de relever.<br />
Les pays du Maghreb sont des pays dotés d'une forte population de jeunes. Malgré des systèmes scolaires à la santé précaire, ces pays produisent de plus en plus de diplômés qui se trouvent dans l'incapacité de s'insérer sur le marché du travail. Auparavant, les diplômés intégraient la fonction publique. Les salaires n'étaient guère mirobolants mais au moins ils avaient le mérite d'exister et de calmer les frustrations. Certes, il fallait faire allégeance au pouvoir, témoigner même faussement de sa fidélité au régime, mais quand il s'agit de croûter au quotidien, beaucoup se résignent à poser un voile pudique sur les injustices de ce vieux monde. Puis les temps ont changé. Au nom de la bonne gouvernance, de l'équilibre des comptes publics et du bréviaire libéral, les Etats ont été sommés de réduire sérieusement la voilure. Les places sont devenues de plus en plus chères et quasiment inaccessibles pour celles et ceux qui n'étaient pas dans les bons réseaux. <br />
La jeunesse des quartiers pauvres et celle des classes moyennes qui a accès à l'éducation se retrouvent dans une même situation sociale et psychologique : pas de boulot, pas d'avenir, pas d'argent, incapacité de se loger, de devenir indépendant, de se marier, de fonder une famille. Et face à cette jeunesse, il y a une caste. Cette caste se gave depuis des décennies, grâce au pétrole pour l'Algérie, par le tourisme pour la Tunisie. Cette caste se gave mais ne redistribue plus comme avant, alors que la croissance économique est au rendez-vous. Les miettes du festin se font rares, et la rhétorique nationalisto-religieuse dont les peuples furent abreuvés depuis les indépendances tourne à vide. <br /></p>
<p>Que nous réserve l'avenir ? Quand j'ai clos la rédaction de cette chronique vendredi en tout début d'après-midi, j'avais écrit ceci : « En Algérie, Bouteflika est président depuis plus de dix ans et son troisième mandat court jusqu'en 2014. C'est également à cette date que Ben Ali, au pouvoir depuis 25 ans, a prévu de passer la main, démocratiquement évidemment, c'est-à-dire à l'un de ses gendres. Deux pouvoirs vieillissants à la légitimité très largement érodée par le temps (et l'expérience), ça ne devrait pas faire de vieux os. Pour tenir, ils vont devoir manier un peu le bâton, faire sauter quelques fusibles, et surtout se trouver des alliés parmi les opposants au régime en psalmodiant quelques versets sur les vertus de l'unité nationale. Et je doute que certains opposants, démocrates convaincus comme il se doit, refusent d'aller manger dans la gamelle autoritaire. » Quelques heures après, j'apprenais le départ de Ben Ali, sous la pression de la foule et sans doute sous celle d'une fraction de l'élite certainement pas décidée à tout perdre en s'accrochant à un vaisseau chavirant. Mon scénario initial était faux concernant la Tunisie, car j'avais totalement écarté l'hypothèse de la vacance du pouvoir, d'une transition politique sans Ben Ali. Reste à savoir maintenant si nous allons assister à une véritable démocratisation de la vie politique tunisienne ou si le pays va entrer, comme je le pressens, dans une phase de décompression autoritaire durant laquelle l'élite dirigeante va entamer un processus de démocratisation sans rien lâcher d'essentiel, tout en travaillant à relégitimer son leadership en cooptant certains secteurs de la société civile. Tout changer pour que rien ne change...</p>
<hr />
<p><strong>Notes :</strong> <br />
1. Michel Camau et Vincent Geisser, <em>Le syndrome autoritaire – Politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali</em>, Presses de Sciences Po, 2003.<br />
2. Confluences Méditerranée n°59 (automne 2006, <strong>Femmes et islamisme</strong>).</p>